mercredi 31 janvier 2018

Quels sont les facteurs de survie des patients diabétiques de type 2 en hémodialyse ?

Auteur : 
Bénédicte Gaborit
Date Publication : 
Janvier 2018
 
Article du mois en accès libre
 
Triebswetter S et al. Long-Term Survivor Characteristics in Hemodialysis Patients with Type 2 Diabetes, Am J Nephrol. 2018; 47 : 30-39. doi: 10.1159/000485842

 

L’insuffisance rénale chronique terminale et le recours à l’hémodialyse concernaient en 2010 un total de 2,6 millions de personnes dans le monde. En 2030, ce chiffre atteindra plus de 5,4 millions d’individus [1]. Dans 22 % des cas, la maladie causale est le diabète [2]. Ceci représente un vrai challenge médico-économique car toutes les études pointent le sur-risque cardiovasculaire de ces patients. Bien que de nombreuses études aient tenté de prédire la survie chez les patients hémodialysés, peu se sont intéressées à une population uniquement diabétique sur le long terme (> 10 années de suivi) [3,4]. L’objectif de cette étude était de décrire la survie des patients diabétiques de type 2 (DT2) en hémodialyse d’après un essai randomisé multicentrique prospectif, l’étude 4D (German Diabetes Dialysis Study), et son étude observationnelle de suivi afin de déterminer les facteurs associés à la mortalité, prédéfinis en fonction de l’expertise clinique, la littérature et la possibilité de récupération des données.

L’étude 4D est un essai randomisé prospectif qui a inclus 1255 patients DT2 âgés entre 18 et 80 ans recrutés dans 178 centres de dialyse allemands entre mars 1998 et octobre 2002 [5]. Les patients ont été randomisés en double aveugle dans un bras atorvastatine 20 mg/jour (n = 619) ou placebo (n = 636). Le critère principal d’évaluation était un critère composite incluant la mortalité cardiovasculaire, l’infarctus non fatal et l’accident vasculaire cérébral non fatal. Dans l’étude princeps publiée dans le New England Journal of Medicine, il n’y avait pas de différence significative pour ce critère à la fin des 4 ans de suivi. Dans l’étude observationnelle de suivi, la poursuite de la statine a été laissée à la discrétion du néphrologue du patient. Lors de cette phase de suivi, des questionnaires ont été envoyés aux néphrologues par mail en 2006 et 2011. En l’absence de réponse, les médecins traitants, la famille, les centres hospitaliers et les mairies ont été contactées afin d’obtenir les certificats de décès.

Le critère d’analyse principal de l’étude était la mortalité toutes causes. Dix paramètres initiaux ont été choisis afin d’évaluer leur possible association avec la mortalité globale : âge, sexe, maladie cardiovasculaire, maladie cérébrovasculaire ou maladie artérielle périphérique, durée d’évolution du diabète, hémoglobine glyquée (HbA1c), albumine, indice de masse corporelle (IMC), et état de santé général. La maladie cardiovasculaire (CaVD) était définie par la survenue d’un des événements parmi les suivants avant le début de l’étude : infarctus du myocarde, pontage aorto-coronarien, angioplastie coronaire, arythmie, fibrillation auriculaire, valvulopathie, ou œdème aigu du poumon. La maladie cérébrovasculaire (CeVD) était un composite d’accident vasculaire cérébral (AVC), accident ischémique transitoire (AIT) et déficit neurologique ischémique prolongé réversible. La maladie artérielle périphérique (PVD) était définie par la présence d’une artériopathie oblitérante des membres inférieurs, et/ou la survenue d’une gangrène avant le début de l’étude. La perte d’autonomie était définie par la nécessité d’une aide à domicile au moins 1 heure et demi par jour pour la mobilité, l’hygiène, ou la nutrition. Pour toutes les variables, les données initiales issues de la visite de randomisation ont été utilisées.

Sur les 1255 patients DT2 en hémodialyse inclus dans l’étude 4D, 103 étaient vivants après les 11,5 années de médiane de suivi. Vingt patients ont été perdus de vue (1 pendant l’étude 4D, 19 durant la phase de suivi), et 46 ont été transplantés d’un rein ou d’une double greffe rein-pancréas. Les patients du groupe survivant étaient significativement plus jeunes (59,3 ± 8,8 versus 66,3 ± 8,0 ans, p<0,001 respectivement), étaient plus souvent des hommes (68 versus 53%, p=0,003), et avaient moins de maladie cardiovasculaire (33 versus 61%, p<0,001) ou de maladie artérielle périphérique (26,2 % versus 48,6%, p<0,001) que les patients du groupe non survivant. Les patients du groupe survivant avaient de plus une durée d’évolution du DT2 plus faible (16,3 ± 8,2 versus 18,3 ± 8,9 années, respectivement, p=0,034), un équilibre glycémique statistiquement meilleur (HbA1c 6,4 ± 1,3 versus 6,8 ± 1,3%, p=0,004), un IMC plus élevé (29 ± 5 versus 27,4 ± 4,8 kg/m2), moins de perte d’autonomie (8,7 versus 24,6%, p=0,001), et une durée de dialyse légèrement plus importante (12,9 versus 12,3 heures/semaine). Les deux groupes n’étaient par contre pas différents en termes de profil tensionnel ou lipidique.

Le risque de mortalité toutes causes augmentait de 3% par an avec l’âge (Hazard ratio 1,03, IC 95% [1,02-1,04]). Il n’existait pas de différence significative pour le sexe. La présence de maladie cardiovasculaire et artérielle périphérique étaient les paramètres qui étaient le plus associés à la mortalité (CaVD HR=1,42 IC 95% [1,25-1,62] et PVD HR=1,55 IC 95% [1,36-1,76], respectivement). Le déséquilibre glycémique représenté par l’HbA1c était associé à un sur-risque (HR=1,08 IC 95% [1,03-1,14]), de même pour la perte d’autonomie (HR=1,20 IC 95% [1,03-1,39]). Il n’existait pas d’association de la mortalité avec la maladie cérébrovasculaire, ou la durée d’évolution du diabète. En revanche, l’IMC élevé et le maintien des taux d’albumine étaient statistiquement associés à la survie : chaque augmentation d’1g/dL d’albumine diminuait le risque de 28% HR=0,72 IC 95% [0,59-0,89] ; chaque augmentation d’1 kg/m2 de l’IMC diminuait le risque de 2% HR=0,98 IC 95% [0,96-0,99].

Cette étude montre, chez des patients hémodialysés chroniques diabétiques de type 2, que la maladie artérielle coronaire et périphérique sont les facteurs les plus associés à la mortalité sur le long terme. Plus que la durée d’évolution du diabète, l’équilibre glycémique est significativement associé à un sur-risque alors que l’on retrouve le paradoxe du surpoids qui semble protecteur, probablement en miroir de la dénutrition, puisque l’IMC élevé et l’albumine sont significativement associés à la survie. Cette étude confirme les résultats d’autres études de mortalité effectuées sur des populations semblables en hémodialyse [4,6], mais étend ces données sur une population uniquement diabétique sur le long terme (au-delà de 10 ans). Le lien entre HbA1c et mortalité chez les hémodialysés n’est pas constant dans les études. L’augmentation du turnover érythrocytaire, et les traitements de stimulation de l’érythropoiétine conduisant à une réduction du temps de glycation de l’hémoglobine, l’HbA1c n’est peut être pas le juste reflet de la moyenne glycémique, ni le meilleur marqueur de suivi chez ces patients hémodialysés. De plus, on ne peut que regretter l’absence de suivi de ce paramètre qui n’a été évalué qu’au début de l’étude. La sous-population des patients atteints de DT2 représentant aux Etats-Unis déjà 45% de la population en hémodialyse, il est fort à penser que d’autres études viendront corroborer ces résultats intéressants.

 

Références

[1] Liyanage T, et al. : Worldwide access to treatment for end-stage kidney disease: a systematic review. Lancet 2015; 385: 1975–1982.
 
[2] ERA-EDTA Registry: ERA-EDTA Registry Annual Report 2013. Academic Medical Center, Department of Medical Informatics, Amsterdam, 2015.
 
[3] van Diepen M, et al. : Predicting mortality in patients with diabetes starting dialysis. PLoS One. 2014 Mar 4;9: e89744..
 
[4] Freedman BI, et al. : Glycated albumin and risk of death and hospitalizations in diabetic dialysis patients. Clin J Am Soc Nephrol 2011; 6: 1635–1643..
 
[5] Wanner C, et al : Atorvastatin in patients with type 2 diabetes mellitus undergoing hemodialysis. N Engl J Med 2005; 353: 238–248.
 
[6] Segall L, et al. : Protein-energy wasting, as well as overweight and obesity, is a long-term risk factor for mortality in chronic hemodialysis patients. Int Urol Nephrol 2014; 46: 615–621.
 


from Société Francophone du Diabète http://ift.tt/2BHPtAz

dimanche 7 janvier 2018

L'imagerie fonctionnelle rétinienne : une méthode passionnante et très prometteuse pour étudier les troubles cognitifs des patients DT2.

Auteur : 
Manuel Dolz
Date Publication : 
Décembre 2017
 
Article du mois en accès libre
 
Ciudin A, et al. Retinal Microperimetry: A new tool for identifying patients with type 2 diabetes at risk for developing Alzheimer disease. Diabetes 2017 Dec;66(12):3098-3104. doi: 10.2337/db17-0382

 

Les patients atteints de diabète de type 2 (DT2) présentent une augmentation de la prévalence de troubles cognitifs légers (MCI pour mild cognitive impairment) et un risque significativement plus élevé de développer une maladie d'Alzheimer (MA) comparativement aux individus non diabétiques d'âge comparable [1]. Les MCI sont caractérisés par une déficience cognitive mise en évidence lors des tests standards (MMSE par exemple) mais sans altération des activités quotidiennes, et représentent un état transitoire entre des fonctions cognitives normales et la démence. Le taux de conversion annuel des MCI vers la démence varie entre 10% et 30% dans la population générale [2]. A présent, une atteinte cognitive sévère peut être considérée comme une «nouvelle» complication du diabète à long terme avec des conséquences parfois dramatiques pour les sujets affectés et leurs familles et avec un impact significatif en termes de santé publique [3]. Or le nombre de patients atteints de DT2 et de MCI ou de démence devrait augmenter en raison de l’augmentation conjointe de l’incidence du diabète et du vieillissement de la population dans le monde. Par conséquent, des stratégies sont nécessaires pour identifier les patients diabétiques qui sont à risque de démence.
Les auteurs rappellent que la rétine, en raison de ses correspondances anatomiques, embryologiques et physiologiques avec le cerveau, offre une «fenêtre» unique et facilement accessible pour étudier de manière non invasive les pathologies cérébrales [4]. Il apparaît, par conséquent, raisonnable de proposer que l'évaluation de paramètres rétiniens liés à la neurodégénérescence, comme la fonction rétinienne, pourrait être utile pour identifier les patients DT2 qui présentent un risque élevé de développer une MA.
Plusieurs méthodes peuvent être utilisées pour mesurer la fonction rétinienne dont la micropérimétrie qui, dans des études récentes, serait encore plus sensible que l'électrorétinographie multifocale pour détecter les changements fonctionnels précoces de la rétine [5-6]. Il s’agit d’un test simple, non invasif et rapide, qui peut être utilisé dans la pratique clinique. La micropérimétrie mesure la sensibilité rétinienne en termes d'intensité lumineuse minimale que les patients peuvent percevoir lorsque des taches de lumière stimulent des zones spécifiques de la rétine. Elle permet donc une corrélation topographique exacte entre les détails du fond d'œil et la sensibilité à la lumière (sensibilité différentielle à la lumière). L'examinateur obtient donc une réponse fonctionnelle de la zone sélectionnée. Les altérations périmétriques reflètent l'atteinte des fibres visuelles.

Les principaux objectifs de cette étude étaient 1) d'évaluer si la sensibilité rétinienne évaluée par micropérimétrie est corrélée avec les paramètres de l'imagerie cérébrale anatomique (IRM) et fonctionnelle (TEP-18FDG) ; 2) déterminer si la sensibilité rétinienne évaluée par micropérimétrie discrimine les différents stades de déficience cognitive chez les patients DT2 (absence de déficience cognitive, MCI, et MA).

Il s’agit d’une étude cas-témoins prospective espagnole qui a inclus 35 patients atteints de MCI, sélectionnés parmi 214 patients DT2 consécutifs qui consultaient dans une clinique de la mémoire de Barcelone.
Les principaux critères d'inclusion étaient un âge supérieur à 65 ans, un DT2 découvert depuis plus de 5 ans, l’absence de rétinopathie diabétique ou la présence d’une rétinopathie non proliférante minime. Les patients présentant une rétinopathie diabétique plus avancée ont été exclus car une atteinte microvasculaire sévère peut contribuer à la neurodégénérescence rétinienne. Les autres principaux critères d'exclusion étaient : les patients atteints d'autres maladies neurodégénératives du cerveau ou de la rétine (par exemple, un glaucome) ou de maladies cérébro-vasculaires ; un taux d’HbA1c > 10%.
Chaque patient MCI a été apparié à un patient DT2 avec MA et un patient DT2 avec une cognition normale (NC). Les critères d’appariement étaient l'âge (79,55 ± 5,66 vs 77,02 ± 4,88 et 75,71 ± 7,04 ans, pour MCI, MA et NC respectivement), l’ancienneté du diabète (11,40 ± 6,92 vs 13,34 ± 9,70 vs 12,65 ± 6,50 ans) et les facteurs de risque cardiovasculaire classiques (hypertension et dyslipidémie). Les groupes étaient comparables en termes d’IMC (27,24 ± 3,92 vs 28,60 ± 4,24 vs 29,53 ± 3,79 kg/m²), de sexe (42,85 vs 51,42 vs 57,14 % d’hommes) ou d’antécédents familiaux de MA. Par ailleurs, 20 sujets sans diabète ont été inclus comme sujets témoins pour chacune des catégories cognitives (MA, MCI et NC).
Tous les patients ont eu des évaluations neuropsychologiques, neurologiques et psychiatriques complètes. La neurodégénérescence du cerveau a été évaluée par IRM (pour les changements structurels) et en TEP-18FDG (pour les changements fonctionnels). Les mesures de TEP-18FDG ont été réalisées sur les régions d'intérêt choisies, car souvent rapportées dans la littérature comme ayant un hypométabolisme chez des patients atteints de MA. L’analyse par micropérimétrie automatisée après dilatation pupillaire, a permis d’évaluer 29 points de mesure permettant la détection de petites anomalies du champ visuel dans la zone péri-fovéolaire. L'appareil calculait automatiquement l’index de fiabilité (qui évalue l'exactitude du test). Les valeurs moyennes de sensibilité rétinienne et de fiabilité des deux yeux ont été utilisées pour l’analyse.

Les résultats de ce travail suggèrent que la sensibilité rétinienne évaluée par micropérimétrie est bien liée à la neurodégénérescence du cerveau. En effet, la sensibilité rétinienne était significativement plus faible chez les patients DT2-MA que chez les patients DT2-MCI (17,11 ± 6,32 vs 21,68 ± 4,06 pour MA et MCI respectivement ; p < 0,0001). De plus, les patients DT2-MA et DT2-MCI présentaient une sensibilité rétinienne plus faible que les patients DT2 de même âge ayant une cognition normale (23,90 ± 1,40, p = 0,027). Des résultats similaires ont été obtenus dans le groupe témoin sans diabète, mais la différence entre les sujets NC et MCI n'a pas atteint le seuil de significativité. La moyenne de l'index de fiabilité du test de micropérimétrie était > 90% et non significativement différente dans tous les groupes (92,57 ± 10,92 vs 94,88 ± 7,16 vs 97,66 ± 8,97), indiquant ainsi que les mesures de sensibilité étaient précises. Une corrélation (r = 0,50; p < 0,0001) a été trouvée entre la sensibilité rétinienne et l'échelle cognitive ADAS-Cog chez les patients DT2 avec déficience cognitive.

Dans cette étude, la sensibilité rétinienne est également bien corrélée avec les paramètres topographiques de perte de tissu cérébral et d’hypométabolisme cérébral chez les patients DT2 avec déficience cognitive.
En IRM, une réduction significative des volumes du cerveau entier, de la substance grise, de l'hippocampe et du cortex moyen a été observée chez les patients atteints de MA par rapport aux patients atteints de MCI (p variant de 0,002 à < 0,001). En ce qui concerne la TEP-18FDG, une réduction significative de l'absorption du glucose a été détectée chez les patients atteints de MA par rapport aux patients atteints de MCI dans le cerveau entier, le gyrus angulaire, le gyrus cingulaire et en temporal (p variant de 0,016 à < 0,001).
La sensibilité rétinienne était directement corrélée avec le volume total de la substance grise (r = 0,38, p < 0,01), avec l'épaisseur moyenne du cortex (r = 0,37, p < 0,01) et le volume hippocampique (r = 0,35; p < 0,01). De plus, la sensibilité rétinienne était corrélée avec l'absorption du glucose dans le cerveau entier (r = 0,66; p < 0,001), dans le cortex angulaire gauche (r = 0,46; p < 0,001) et angulaire droite (r = 0,64; p < 0,001), dans la partie postérieure du cortex cingulaire (r = 0,48; P < 0,001) et en région temporale (gauche temporale: r = 0,55, p <  0,001; droite temporale: r = 0,32, p = 0,02). A noter qu’il existait une corrélation entre la sensibilité rétinienne et l'âge (r = 0,44, p <0,001), mais que toutes les corrélations entre la sensibilité rétinienne et les données d'IRM et de TEP-18FDG sont restées significatives après ajustement pour l'âge.

Guy De Maupassant avait écrit « L'oeil. En lui, il y a l'âme, il y a l'homme qui pense, l'homme qui aime, l'homme qui rit, l'homme qui souffre ! ». Ces mots raisonnent d’un sens nouveau à la lecture de cet article.

En effet, les diabétiques avec MCI ou MA sont des êtres potentiellement en souffrance : en plus des complications plus spécifiquement gériatriques (dénutrition, chutes, perte d’autonomie, isolement social…), une dysfonction cognitive non reconnue peut affecter l'observance du traitement et l'autogestion du diabète, entraînant ainsi un mauvais contrôle glycémique, des épisodes hypoglycémiques sévères plus fréquents et davantage d'hospitalisations [7]. L'identification des patients avec des stades prodromiques de la MA, comme le MCI, est donc essentielle. Cela permet de personnaliser leur prise en charge en adaptant les objectifs et les traitements et en sélectionnant les patients pour lesquels un bilan psychométrique plus exhaustif dans des centres spécialisés serait indiquée.

Les résultats de ce travail suggèrent que la neurodégénérescence de la rétine et du cerveau se développent en parallèle.

L’étude fonctionnelle du fond d’œil de patients diabétiques par micropérimétrie apparaît être un test de dépistage fiable pour identifier les patients DT2 aux premiers stades de la déficience cognitive. Comparativement à d’autres techniques qui sont plus difficiles à mettre en œuvre et chronophages, la micropérimétrie est un test simple qui nécessite moins de 5 min pour évaluer la fonction rétinienne. De plus cet examen est indépendant de la fixation et de tout autre mouvement oculaire [8]. Par conséquent, elle peut être particulièrement recommandée chez les patients âgés atteints de déficience cognitive.

Cette étude n’est pas exempte de certaines limites, en particulier l'inclusion de patients sélectionnés sur des critères stricts ce qui ne permet pas d'extrapoler les résultats à l'ensemble des patients DT2. Par conséquent, une étude avec des critères de sélection moins stricts sur une plus grande population sera nécessaire avant de conclure définitivement sur l’intérêt de cette technique afin d’examiner indirectement les événements qui se produisent dans le cerveau au cours des processus neurodégénératifs.

Tout de même, j’ose croire que nous sommes au début d’une nouvelle ère d’évaluation des processus neurodégénératifs grâce à l’exploration de notre rétine. Alors gardons l’œil ouvert !

 

Références

[1] Kopf D, Frölich L. Risk of incident Alzheimer's disease in diabetic patients: a systematic review of prospective trials. J Alzheimers Dis 2009;16(4):677-85.
 
[2] Morris JC, et al. Mild cognitive impairment represents early-stage Alzheimer disease. Arch Neurol 2001 Mar;58(3):397-405. PubMed.
 
[3] Simó R, et al. Cognitive impairment and dementia: a new emerging complication of type 2 diabetes-The diabetologist's perspective. Acta Diabetol 2017 May;54(5):417-424.
 
[4] Cheung CY, et al. Imaging retina to study dementia and stroke. Prog Retin Eye Res 2017 Mar;57:89-107.
 
[5] Acton JH, Greenstein VC.  Fundus-driven perimetry (microperimetry) compared to conventional static automated perimetry: similarities, differences, and clinical applications. Can J Ophthalmol 2013 Oct;48(5):358-63.
 
[6] Wu Z, et al. Comparison between multifocal electroretinography and microperimetry in age-related macular degeneration. Invest Ophthalmol Vis Sci 2014 Aug 26;55(10):6431-9.
 
[7] Tomlin A, Sinclair A. The influence of cognition on self-management of type 2 diabetes in older people. Psychol Res Behav Manag 2016 Jan 21;9:7-20.
doi : 10.2147/PRBM.S36238. eCollection 2016.
Review. PubMed PMID: 26855601
PubMed Central PMCID: PMC4727517
 
[8] Rohrschneider K, et al. Use of fundus perimetry(microperimetry) to quantify macular sensitivity. Prog Retin Eye Res 2008 Sep;27(5):536-48.
 


from Société Francophone du Diabète http://ift.tt/2Fbpogd